C'est à Saint-Joseph de Memramcook, Nouveau-Brunswick (près de Moncton) que naquit l'Institut des Petites Soeurs de la Sainte-Famille. Le 1er octobre 1874, Soeur Marie-Léonie Paradis, des Soeurs de Sainte-Croix, arriva, de Notre-Dame en Indiana, au Collège Saint-Joseph (cité plus haut) «par obéissance», dit-elle plus tard. Elle y rencontra le Père Camille Lefebvre, c.s.c., provincial des Pères de Sainte-Croix. Elle était restée fidèle «à son unique désir de travailler à l'ombre du sacerdoce». Elle reçut comme postulantes, pour les Soeurs de Sainte-Croix, des jeunes filles en service au Collège Saint-Joseph. Le 19 mars 1875, le Père Lefebvre présida la première prise d'habit dans l'église paroissiale de Memramcook. Saint Joseph bénit, en ce jour, le «berceau» de la nouvelle congrégation, l'humble Institut des Petites Soeurs. Cette même année 1875, Soeur Marie-Léonie fit un voyage à Notre-Dame, en Indiana. Chemin faisant, elle rencontra Mgr Édouard-Charles Fabre, évêque de Montréal. Elle proposa à ce dernier d'avoir des Soeurs de Sainte-Croix au Collège de Montréal. Mgr Fabre de lui répondre : «Pourquoi ne feriez-vous pas une communauté pour ces collèges?» En 1880, le Père Lefebvre se rendit au Chapitre général de sa Communauté, en France. «Le susdit chapitre permit l'existence d'une Congrégation sous le nom de Petites Soeurs de la Sainte-Famille, vouées au service des Maisons de Sainte-Croix». Mère Léonie continua à se dévouer à son oeuvre, à réaliser «son désir de travailler pour le Sacerdoce». Le 28 janvier 1895, décéda subitement le Père Camille Lefebvre, le jour même de la fête de la Sainte-Famille. Le diocèse de Moncton refusa pendant vingt ans l'approbation canonique du nouvel Institut. Mère Léonie se tourna vers le beau pays du Québec pour y repérer un évêque qui donnerait à son Institut un statut régulier dans l'Église. Cette même année 1895, Mgr Paul LaRocque, évêque de Sherbrooke, apprit la situation de la Fondatrice. «Depuis plusieurs années, je demandais à Dieu de m'envoyer à Sherbrooke une communauté religieuse de femmes dont le but serait le soin matériel des séminaires, collèges, etc. J'ouvre toutes grandes les portes de mon diocèse à votre Communauté, Noviciat et Maison-Mère». Le 1er août 1895, cinq religieuses arrivaient à l'évêché de Sherbrooke pour prendre charge du service ménager de cette maison. Le 5 octobre suivant, les Soeurs se logeaient au numéro 10 de la rue Peel. Elles reçurent l'approbation canonique le 26 janvier 1896. Dans notre diocèse, elles ont oeuvré au Séminaire de Sherbrooke, à l'Archevêché et dans quelques presbytères. Elles ont également oeuvré durant plus de 30 ans au Grand Séminaire des Saints-Apôtres, 500, rue Murray, Sherbrooke.